Les Oracles de Zirkadya

Un Oracle, une histoire ...

 

 

Gif medium

 

De temps à autre l'auteure Christina Au'Malley nous conte une histoire unique autour d'un des Oracles de Zirkadya ...

Retrouvez-ici toutes les histoires publiées ces derniers mois.

En vous souhaitant à tous une belle lecture, Zirkadya

 


 

L oracle des anges

 

L'oracle des Anges

    Il était une fois une petite fille livrée souvent à elle-même, issue d'un milieu plus que modeste, elle avait pris tout de même le parti d'aimer sa vie. Son père et sa mère habitaient un village très éloigné sur les hauts plateaux de l'Himalaya. Kerya était la dernière née, ces deux grandes soeurs avaient trouvé asile chez leur tante qui habitait très loin dans une ville que l'enfant ne connaissait pas. Elles y poursuivaient leurs études, cet éloignement était le prix à payer pour êtres instruites.

   Néanmoins, une fois tous les deux ans, les jeunes filles faisaient d'abord le chemin en autobus sur une route cabossée, périlleuse jusqu'à être potentiellement mortelle pour rejoindre leur famille, ce voyage se terminait ensuite par une dizaine de klm à pied sur des chemins escarpés. Pourtant, elles envisageaient toujours ce retour vers leurs proches avec une joie inestimable, une impatience sans bornes, avec aucune inquiétude concernant ce périple. Kerya trouvait le temps long parfois, lorsque les tâches domestiques pour aider sa maman lui laissaient un peu de liberté, elle s'en allait courir sur les hauts plateaux rocailleux et herbeux. Ces cheveux de jaie flottant sur les épaules, elle galopait à perdre haleine, espérant ainsi échapper à ces pensées sombres, parfois, cela ne servait à rien, comme aujourd'hui par exemple.

   Kerya venait de s'asseoir au bord d'un petit ruisseau à l'eau claire et limpide, des petits cailloux pointus s'acharnaient à blesser son fessier trop osseux, elle décida de ne point y prêter plus d'attention que cela. De grosses larmes roulèrent sur ces petites joues rosies de la fraîcheur de l'air, ses soeurs lui manquaient atrocement, il fallait bien qu'elle se l'avouât à elle-même. Il n'était pas question d'en parler à ses parents, qu'auraient-ils pû changer à ce manque de toute façon?

  Soudain, ces yeux furent attirer par quelque chose de brillant au fond du lit du gouillet qui gazouillait, il s'agissait d'une pierre blanche brillante comme polie à la main toute zébrée de filaments noirs et tout autour se tenaient de minuscules pierres cristallines jaunes, scintillantes! Quel trésor! Elle ramassa avec précaution son butin et le fourra rapidement dans les plis de sa jupe de paysanne épaisse. Le soir avant de s'endormir, elle extirpa précautionneusement de sa tenue traditionnelle le précieux butin, l'admirant à nouveau, se sentant subitement plus calme et les idées bizarrement plus claires, ensuite elle s'endormie comme apaisée.

  Kerya, les jours qui suivirent fût très occupée avec sa maman, la saison froide approchant à grands pas, elles se consacrèrent toutes les deux à ramasser le maximum de bois en prévision de l'hiver, l'enfant avait complètement oublié ces pierres précieuses, les ayant déposés en sécurité dans une petite boîte métallique sous son minuscule petit lit, elle passa à autre chose... À sa grande joie, pour les fêtes de fin d'année Aria et Yschia devaient leur faire la joie de revenir au village. C'est ainsi que tous se retrouvèrent pour Noël, les cadeaux pour fêter l'évènement n'avaient rien d'ostentatoire, cependant la joie d'êtres à nouveau tous ensemble enfin réunis était presque palpable, l'émotion à son comble. C'est ainsi que la maman de Kerya lui déposa subitement fébrilement un petit paquet dans la main. La petite fille l'ouvrit les mains tremblantes, elle découvrit un magnifique objet confectionné à partir des pierres toutes  issues de sa boîte en métal, Kerya était bouche bée! Quel objet splendide! Apparemment minutieusement construit à partir de fil de cuivre, les pierres fines avaient été soigneusement assemblées pour former comme une amulette, il y avait même de petites pampilles argentées! Un ange, une plume et aussi une étoile !

  Des larmes de reconnaissance roulèrent sur les joues de kerya, sa maman était la plus gentille maman du monde! C'était certainement une fée se dit-elle! Notre histoire se termine enfin. Cet objet ayant été fabriqué à partir d'un coeur pur et aimant avait des capacités très spéciales...

  Bien après que ses soeurs furent reparties à la ville, Kerya comprit que lorsque la nuit bien entamée, elle dormait avec la précieuse création au creux de sa main, elle pouvait être sûr que ces songes l'emportaient alors auprès de ces chères soeurs, par un exceptionnel miracle, elle pouvait les rejoindre jusqu'à pouvoir les toucher et même sentir leurs parfums respectifs et partager leur quotidien, seul petit inconvénient, elles ne pouvaient l'à voir.

C'est ainsi que Kerya, certainement par l'intervention d'un ange généreux, ne fût plus jamais vraiment séparé du reste de sa famille.

 

 

Christina Au'Malley

 


 

L oracle du dragon de komodo 2

 

L'oracle du dragon de Komodo

Fidji était maintenant assise entre ces deux valises sur une grosse pierre serrant la clef qu'elle avait reçu la veille des mains propres du notaire de toutes ces forces à en faire éclater les articulations de sa main fine. Elle venait de monter avec peine le chemin herbeux et pentu qui traversait la forêt jusqu'à son nouveau refuge, essoufflée, encore ahurie de ces dernières 24 heures, elle s'autorisa enfin un répit attendant que son cœur cesse de bousculer sa poitrine haletante.

La maison de son aïeul se trouvait maintenant sous ces yeux, elle ne s'attendait pas à la découvrir dans un tel état de délabrement, une grosse boule de déception et de découragement commençait à encombrer sa gorge douloureuse, cependant, il n'était pas dans ces habitudes de se laisser abattre, alors, elle décida sur l'instant de l'ignorer. La baraque était située dans une clairière verdoyante bordée de grands chênes centenaires, quel endroit magnifique! Pensa t'elle, oubliant subitement sa déception. Juste en face de la petite maison envahit par le lierre se trouvait un arbre d'une imposante présence, il formait comme un gigantesque parapluie de verdure au-dessus de la bâtisse qui semblait comme sous sa protection.

Le regard de Fidji fût alors attiré par un tas d'immondices à la base du tronc, sans plus réfléchir, elle commença alors à ramasser pièce après pièce les ordures pour les déposer dans une poubelle branlante, décidément, son grand-père n'était pas trop maniaque! Cette tâche exécutée et oubliant son propre premier désarroi, elle s'activa jusqu'à la tombée du jour pour nettoyer la clairière luxuriante des mauvaises herbes et des nombreuses ronces, c'est ainsi qu'elle eut l'immense joie de découvrir à force de désherbage une petite rivière tranquille s'écoulant au milieu du jardin, timide au début, la source débarrassée de ces herbes folles finit par laisser éclater un délicieux petit goulet chantonnant qui enchanta la jeune femme et lui remonta le moral.

Le moment était venu maintenant de découvrir l'intérieur de la maison, elle tourna la clé dans la serrure et ouvrit la porte branlante qui grinça sous l'effort. Quelle déception! La pièce était totalement vide et poussiéreuse, dans quel pétrin je me suis encore mise pensa t'elle rageusement... Je n'aurais jamais dû accepter cet héritage! Quelque chose de doux et chaud lui passa alors entre les jambes, Fidji prit son courage à deux mains pour tenter de distinguer dans la pénombre ce que cela pouvait être, elle découvrit un petit chien blanc et cagneux qui la dévisageait semblant tout aussi apeurée qu'elle-même. Soulagée, elle se mit à le flatter prudemment et partagea ce qui lui restait de victuailles en guise de repas du soir, il sembla plus détendu, remua la queue pour montrer sa reconnaissance. "Je t'appellerai Komodo" lui dit-elle à voix haute sans même savoir pourquoi ce nom lui était sorti de la tête presque automatiquement.

Il était temps de se reposer, elle s'allongea alors sur un vieux tapis ayant lui-même perdu le gout de parader et s'endormit tout en serrant très fort contre elle Komodo avec son petit air tout content, d'avoir eu sa ration de câlins peut-être? Au centre de la nuit, Fidji se réveilla subitement se sentant comme observée, tel était effectivement le cas, un immense œil jaune lui rappelant la couleur d'une agate la fixait dans l'obscurité, il semblait à lui seul éclairer toute la pièce.

 - N'allume pas ta lampe torche tout de suite Fidji.

- Qui êtes-vous, qui me parle ? s'entendit elle répondre d'une voix qu'elle ne se reconnaissait pas.

- C'est moi Komodo, je suis un chien le jour, un dragon la nuit, tu m'as bien traité hier soir, c'est assez rare cette attitude pour une humaine, j'ai envie d'être ton ami comme je l'étais pour ton grand-père, tu lui ressembles dans bien des domaines. Tu as réussi chaque test hier sans même te douter qu'ils en étaient. Le conseil des fées de la clairière se termine à l'instant, je viens séance tenante te transmettre la bonne nouvelle, bienvenue chez toi.

La jeune femme avait toujours été plus ou moins à l'écoute de l'invisible, elle ne fût pas trop déstabilisée par l'étrange conversation et attendit la suite le plus calmement possible.

- Maintenant, tu peux te munir de ta lampe torche, suis-moi.

Ce qu'elle fit sans trop se poser de questions, elle observa alors son nouvel ami à la dérobée dans le halo de sa lampe de poche. Il prenait tout l'espace de l'habitacle, avait replié ces ailes, il avait l'air de marcher sur des œufs, sa queue comme suspendue dans les airs, ce qui lui donna soudain une irrépressible envie de rire, cependant elle se contint. "Ce n'est pas ici que vivait ton grand-père." chuchota t'il comme s'il avait toujours peur de l'effrayer.

Ils se retrouvèrent maintenant devant une porte en bois vermoulue et fissurée.

"Suis-moi..."

La porte passée, un escalier en bois tournant sur lui-même leur fit face, Fidji était de plus en plus intriguée. Elle eut la sensation de monter quelques étages, la maison n'était pourtant pas aussi haute se dit-elle. Tout en haut de leur périple, ils franchirent à nouveau une porte, cette dernière en bien meilleure état. La jeune femme fût stupéfaite d'entrer alors dans une magnifique pièce ronde toute de bois vêtue. L'endroit aménagé avec goût et simplicité sentait délicieusement bon la cire, au centre de la pièce ronde un sublime feu de cheminée invitait au repos et à l'intimité. Tout à sa découverte, le souffle coupé, elle en oublia même la présence de son nouvel ami qui lui, se contentait d'observer sa réaction avec une certaine délectation.

Elle continua sa visite, quel endroit sublime! Elle se tenait tout en haut de l'arbre de vie qui chapotait la vieille cabane délabrée de toute sa hauteur. Un balcon circulaire faisait tout le tour de l'arbre séculaire, il y avait même une balancelle et des fruits frais sur une table basse ainsi qu'une carafe de jus de raisin.

- Cadeau des fées de la clairière pour la nouvelle gardienne des lieux. Lui dit Komodo d'un air faussement détaché.

Des rideaux en lin blanc épais encadraient toutes les bais vitrées de l'immense pièce circulaire, ils flottaient mollement sous la caresse du vent. Fidji se sentait totalement comblée, elle ne voulait pas sortir de ce rêve, elle le préférait même à la réalité qu'elle avait jusque-là expérimentée, pas besoin de poser de questions à Komodo, son instinct avait déjà toutes les réponses de toute façon.Vivre ici dans ce cadre de rêve, observée de son perchoir la nature généreuse sous ces yeux éblouis chaque soir de pleine lune, toute sa vie l'avait menée à cet instant, elle n'avait maintenant que la certitude d'être à sa juste place.

Komodo déjà allongé au pied de la balancelle surplombant la vue sur les cimes des arbres de la forêt, Fidji décida, elle aussi, de se laisser aller à un repos bien mérité, elle se sentait ancrée à la terre, presque comme faisant partie du refuge majestueux qu'offrait l'arbre centenaire.

Elle huma soudain un délicieux parfum de fleurs d'oranger et s'endormit heureuse et apaisée, elle était rentrée à la maison, elle le savait...

 

 

Christina Au'Malley

 


 

 Exceptionnellement l'histoire qui va suivre est inspirée de trois Oracles

 

L oracle de la sorciere blanche

 

L'oracle de la sorcière blanche

Il était une fois une fée du nom de Zirkadya, le monde féerique se trouve à un fil d'ange de notre conscience, il est si fin tel un cheveux d'or, pourtant sa présence nous prive, pauvres humains que nous sommes, l'accès vers tellement de merveilles. Zirkadya ouvre les yeux, elle retrouve le toit de sa cabane perchée en haut du plus haut tilleul de la forêt, il est constitué de branches savamment entrelacées, la nuit, elle ne sait toujours pas pourquoi, des lucioles multicolores viennent y trouver un refuge, c'est ainsi que chaque soir elle s'endort comblée de gratitude. Subitement, son drame lui revient en mémoire, son coeur se serre, ce matin, elle est convoquée devant la reine des fées et le conseil des justes. Son crime, seulement celui d'aimé un gnome! Afgor, son amour. Elle a tellement lutté contre se sentiment, ce fût en vain! Ils s'étaient rencontrés au printemps dernier, les fées se doivent de donner de la couleur aux fleurs, ce matin là, elle se tenait face à une marguerite (géante pour elle), tandis qu'elle buttait sur la formule appropriée pour libérer la couleur jaune, ces ailes vibrantes d'impatience. Il se planta derrière elle et lui souffla littéralement le rituel! elle s'en trouva bouche bée. Il lui expliqua alors qu'à force d'entendre le verbiage des fées, il les connaissait pratiquement toutes!

  En invoquant ce souvenir, une larme glissa sur sa joue rosie d'émotion. En ce moment même, il se trouvait dans la grotte de la misère sous bonne garde, selon le verdict, ils seraient bannis du royaume et privés de leurs dons respectifs. Le moment est venu, elle se glisse hors de sa maison en bois, en ferme la porte à l'aide d'une grosse clé de laiton qui ne quitte jamais son cou, du fait de son atelier secret. Au pied du tilleul, elle retrouve Iria, sa louve blanche, fidèle à son poste de garde, elles n'ont pas besoin de se parler, les pensées leurs suffisent pour communiquer! Iria semble contrariée : " Pourquoi un tel silence sur ton don particulier Zirkadya! pourquoi? Tu fais tellement de bien aux animaux que tu soignent?! " - " Tu le sais." lui réponds t'elle tendrement, "Si les fées, mes chères soeurs, n'aimaient pas mes oracles, j'en serais mortifiée, je préfère soigner mes chers animaux avec mes pierres, ils me le rendent au centuple !". Pour toute réponse Iria se glisse contre elle en frottant sa fourure épaisse sur la minuscule créature aux ailes de cristal. La seule fée du royaume qui tinte en volant songe Zirkadya, décidément, je ne peux rien faire comme tout le monde! Se faisant, elle grimpe sur sa louve jusqu'au conseil, trop agitée intérieurement pour avoir envie de faire une entrée triomphale au milieu de toute la cour avec ces ailes sonores bien loin d'êtres discrètes! Nous sommes au coeur de la forêt au centre de la vaste clairière verdoyante qui, à l'ordinaire serre plutôt lors des bals de célébration pour fêter les changements de saisons...                                      

L oracle du dragon d acier

 

L'oracle du dragon d'acier

Cela fait déjà une bon moment que le débat se déroule, notre fée amoureuse ne se défends pas beaucoup, du reste, que pourrait-elle dire?! Elle est coupable! Alors que la reine des fées semble être sur le point de se prononcer, l'annonceur officiel du royaume annonce tout à trac d'une voix forte: - " Le dragon de l'étang émeraude, la chouette cendrée des hautes plaines, l'ondine de la rivière violette et Iria la louve blanche du Nord viennent témoigner içi et maintenant et demande l'accès à la tribune des témoins! ". Un brouhaha se fait dans l'assemblée, toutes les créatures délicieuses aux ailes colorées, poussent en coeur un soupir d'étonnement, puis l'assistance se mure à nouveau dans un silence religieux. - " Faites vite, je vous en conjure ordonne la reine d'un ton impèrieux, je me sens alanguie de tant de concentration! ". Le dragon s'avance en premier, sur son poitrail s'affiche un magnifique pendentif d'un brillant éclatant serti de pierres naturelles. - "Il s'agit de l'oracle du dragon d'acier, réalisé par Zirkadya, elle m'a fait jurer de garder le secret. Cependant, je ne puis me restreindre à tenir ma parole, puique ma fée chérie se met en danger maintenant ! ".

Dans un murmure l'assistance héberluée admire le travail et l'objet prècieux de l'artiste! Une pierre bleue chatoyante en son centre, une petite fiole d'huile d'encens accrochée à la chaîne ainsi que la présence subtile de pierres de cornaline, le tout est d'une beauté sidérante! Le dragon reprend d'une voix solennelle: - "Depuis que je possède ce talisman, j'ai à nouveau du courage, je réussis tout ce que j'entreprends et j'arrive à réguler mon trop plein d'énergie! Je bénis Zirkadya et le jour de notre rencontre! ". Puis vint le tour de la chouette cendrée des hautes plaines exhibant fièrement l'oracle de la sorcière blanche dotée d'une Howlite blanche ayant le pouvoir d'apaisement pour l'esprit. L'arbre de vie, le chaudron et la sorcière sur son balai, autant de détails suplèméentaires et diverses breloques se rajoutant à l'oeuvre qui ajoutaient de la beauté et de la diversité à l'objet unique! - "Depuis que je suis parée de cette oeuvre, je suis tellement en paix et capable de charmer et d'ensorceler chaque hibou fringuant passant devant mon nid, je suis au comble de la joie! De plus, je ressens un sentiment immense de gratitude, c'est pourquoi, je viens défendre ma belle amie, et je rompt aussi mon serment de silence, pardonne-moi Zirkadya! ".

L oracle de la terre

 

L'oracle de la Terre 

Puis se fût le témoignage d'Ondine fièrement  parée de l'oracle de la terre, droite et heureuse d'exiber les pierres vertes et la surprenante uvavorite couleur émeraude! - "Depuis que je possède la pierre magique autour de mon cou, je suis libérée de chacun de mes noeuds émotionnels! Ma reconnaissance n'a pas de prix. Je ne quitte jamais le lit de ma rivière, exceptée pour défendre une fée exeptionnelle telle que Zirkadya, douce, génèreuse et humble! ". La louve blanche se présenta en dernier, légèrement penaude, le regard  en biais dirigé vers sa fée chérie, cependant, elle se devait d'intervenir, il fallait que le royaume des fées sache que son amie était précieuse à tous ! Délicatement suspendu sur son poitrail, l'assistance eu le loisir heureux de découvir l'oracle de la meute et sa glorieuse pierre d'humilité. Après que chaque témoin se fût enfin retiré, il y eu un magistral silence dans la clairière ombragée, chacun retenant sa respiration. Maintenant, chacunes des fées présentes rêvaient en secret de réserver son oracle personnel, cependant, si leur soeur s'en allait, il faudrait s'en passer! La reine partageait aussi la même émotion!

- "Comment est-il possible de cotoyer de près toutes mes filles chéries sans pour autant les connaître vraiment?! ".

Du reste, sa majestée souhaitait en son for intérieur, elle aussi, de manière cuisante un semblable talisman, justement, la nuit durant, elle faisait souvent de mauvais songes, sans doute Zirkadya lui trouverait une pierre de soulagement seulement pour son usage? Au bout de ces réflexions, sa décision se révèla finalement rapide et sans concession. Le conseil des justes ne fût même pas consulté, ce qui se trouvait être vraiment fort rare!

- "Zirkadya, en tant que reine légitime en ce royaume. Je déclare et j'affirme que tu es libérée de toutes charges, je ne laisserai à aucun prix ton magnifique talent s'exercer pour d'autres contrées! Je te condamne à faire un oracle à chaque fée de mon état qui en formulera le désir, tu commenceras par ma royale présence! Je libère Afgor sur le champ, et je t'accorde le droit de le recevoir dans ta cabane en haut de ton tilleul chaque soir où la lune est pleine! Le reste du temps, vous deverez vous attendre mutuellement, ce qui, à ma connaissance, favorise les liens d'amour! J'ajoute que cela restera exceptionnel et unique en son genre! En tant que reine du monde féerique, je te fais le cadeau de garder ton tendre amour ainsi tes créations en seront sublimées de grace et de beauté! ".

C'est ainsi que se termine notre histoire, Zirkadya roucoule avec son tendre Afgor chaque pleine lune.

 Parfois, (c'est un secret), lorsqu'elle soupire de le revoir. L'attente se révèlant trop longue, elle rejoint le monde des humains pour qu'il profite aussi de ses compètences de fée guérisseuse! Chut ...

 

 

Christina Au'Malley

 


 

L oracle des apaches 2

 

L'oracle des Apaches

Ewouana était fière d'être issue de la tribu apache des Fouyakinoa. Elle, fille et arrière -petite-fille de "fils du grand bison", dont la réputation de guerrier courageux héroique dépassait largement les frontières et les vallées bordant leur territoire, ne ressentait que de la gratitude en évoquant parfois intérieurement sa digne lignée .

Ce matin-là, elle traversait seule, un petit sentier non loin de leur campement dans le but de remplir ses sacs de cuir de l'eau pure de la rivière. Au loin le bruit et l'agitation de son peuple bruyant vacant à ses diverses occupations quotidiennes lui laissaient un sentiment de bien être intense, l'impression d'être à sa juste place. Le Dieu du tonnerre et celui de la terre avaient bien orchestré son lieu de naissance, une émotion intense de complétude l'envahissa soudain, elle se sentait comme baignée d'un pur sentiment d'allégresse.

 Bientôt, son union sacrée devant les grands esprits entre elle et Ywoui serait célébrée selon leurs coutumes traditionnelles, pour un sourire de son amoureux, pensait-elle à l'instant, elle aurait pu commettre toutes les facéties! Une fois face à la rivière dont les flots mousseux clapotaient joyeusement, elle s'agenouilla avec respect avec sa tête baissée en guise de gratitude.

"- Puisse l'eau de la terre servir encore pour de nombreuses lunes mon peuple et les animaux alentours, merci pour le don de la vie à travers ta source."

Ce rituel exécuté avec déférence, la jeune fille s'appliqua à remplir ses deux grandes gourdes. Soudain, un bruit de craquements de feuilles lui fit tourner la tête, elle se trouva à l'instant, médusée, devant le spectacle d'un loup à deux mètres d'elle, l'a regardant de manière intense, les yeux d'un jaune d'or presque translucides ne semblaient pas menaçant. Sa stupeur passée, Ewouana constata rapidement que l'animal était blessé. Pourtant, aucun gémissement n'aurait pu le confirmer, il était complètement silencieux et immobile, son regard presque interrogateur. Elle n'avait jamais eu peur des loups, ils faisaient partie intégrante de toutes leurs légendes Apaches, celles qui se chantaient ou se racontaient le soir autour du feu, celles qui se perpétraient de génération en génération depuis des siècles. En attendant, il fallait agir, la patte coincée dans une couronne de fer édentée ressemblant fortement à un piège, la bête souffrait certainement.

La jeune fille s'approcha prudemment, son regard  ne quittait pas celui du loup, d'instinct, elle ne sue jamais pourquoi, elle commença à lui parler en pensée et bizarrement elle eut l'intime conviction qu'il comprenait absolument tout. Elle se déplaça vers lui avec des mouvements souples, gracieux, presque félins tout en s'accompagnant d'un de ses chants sacrés préférés qui lui semblait tout indiqué pour la situation.

"- Loup fier, issu des bois et des forêts, je te vois, je t'entends tu es moi, je suis toi, imaya, imaya, tu es moi, je suis toi, je te vois, je t'entends, imaya, imaya, tu es moi je suis toi. Loup fier , issu des bois et des forêts..."

A sa grande surprise, il s'allongea au sol, comme pour dire :

"- Vas y, fais ce que tu as à faire..."

C'est ainsi que toujours en ânonnant son mantra, très, très doucement elle tenta d'ouvrir les dents d'acier du piège en tirant de toutes ses forces, peine perdue, son front commençait à perler de sueur, les mains moites, elle  insista plusieurs fois avec d'autres tentatives, impossible ! Cependant, une idée lui vint, elle se munit de son Tomahawk qu'elle avait toujours à la taille accrochée à sa ceinture, tandis que les yeux dorés du loup semblaient virer au bronze maintenant, sans doute la douleur, pensa-t-elle.

D'une main ferme elle utilisa l'outil comme levier de manière à bloquer le piège en position ouverte, l'animal blessé se dégagea enfin. Notre amie poussa un soupir de soulagement, à sa grande surprise, il ne bougea pas d'un pouce. Ewouana réfléchit vite, elle pourrait l'emmener au campement, il serait vénéré comme un Dieu, la chamane pourrait aussi lui prodiguer des soins et des potions.

Laissant de côté les sacoches d'eau à moitié remplies, elle prit délicatement le loup dans les bras, il était lourd, il se laissa faire avec une totale confiance, ce qui lui transperça le coeur d'émotion contenue. Pour le rassurer, la jeune apache continua son mantra :

"- Loup fier, issu des bois et des forêts, je te vois, je t'entends tu es moi, je suis toi, imaya, imaya, tu es moi, je suis toi, je te vois, je t'entends, imaya, imaya, tu es moi je suis toi. Loup fier , issu des bois et des forêts..."

Les semaines suivantes, la louve fut soignée, c'était une future maman prête à mettre bas et totalement épuisée de son dur périple.

Souvent, le soir venu, "Regard de lune", c'est ainsi qu'Ewouana l'avait baptisée, se rendait dans le tipi de la jeune fille. La louve fixait alors pendant des heures un attrape- rêves joliment confectionné de plumes d'aigles et de coquillages qui semblait la fasciner totalement lorsque sous l'influence du vent, il se mettait alors à tournoyer gracieusement sur lui-même. La jeune fille ne se lassait pas du spectacle de sa nouvelle amie complètement captivée.

Ewouana se souviendra longtemps de sa première nuit avec Iwoui, après que le plus grand sage du village accompagné  de la vénérable chamane Taoté les assistèrent pour l'échange de leurs voeux sacrés...

Les six mâles composant la meute de "Regard de lune" entourèrent leur tente en un cercle de sécurité que personne n'osa jamais profaner.

C'est de cette manière que tous bénéficièrent pour de longues années encore de leur garde rapprochée, adoptant ainsi un nouveau nom de "Tribu des loups bienveillants".

 

 

Christina Au'Malley

 


 

L oracle du dragon de givre

 

Un toît pour Noël

Il était une fois dans une contrée très lointaine dont je tairais le nom puisque dans cette histoire la discrétion s'impose, une maman aimante de ces deux petites filles.

 En ce beau matin, Elie regardait par la fenêtre de sa cuisine, un paysage couvert de givre d'une splendeur à laquelle aucune description ne pourrait rendre justice, qui s'étalait devant elle dans une perfection extrême. Devant ce spectacle grandiose, des larmes de reconnaissance perlèrent alors sous ses cils d'un blond délicat. Elle n'aurait jamais souhaité se détourner de tant de sublimité!

Ce soir, il n'y aurait pas de cadeaux pour ces délicieuses enfants sous le sapin, rien non plus,  ne viendrait embaumer la cuisine de douces saveurs appétissantes. A cette idée un froid glacial décida de pénétrer sa silhouette osseuse. Depuis son retour de la grande guerre, son homme n'était plus vraiment le même, meurtri dans sa chair, engoncé dans une colère sans borne, sa délicieuse épousée qui fut par un temps si joyeuse,  ne le reconnaissait décidément plus! Le moindre sou gagné repartait immédiatement dans la caisse de l'aubergiste du bourg, bienheureux de rincer la gorge de ces malheureux revenus de l'enfer à grand renfort de vodka.

Elie frissonna en se frottant une de ses épaules douloureuses, la malheureuse nouveauté venait du fait que maintenant les coups suivaient les injures...

"- Tu dois partir tout de suite!"

Quelle drôle d'idée pensa t'elle en soupirant! Pour aller où?

"- Ce n'est pas une idée, répéta la voix à présent plus forte. Je suis là, sur ta droite..."

La jeune femme tourna la tête, s'imaginant devenir folle pour découvrir un petit dragon tout scintillant de couleur émeraude et bleu turquoise, posé juste sur son épaule.

VIP"- Hum, je suis plus grand d'ordinaire, reprit-il comme pour s'excuser, je ne voulais point t'effrayer. Je t'accompagne depuis ta naissance Elie, il faut me faire confiance, cette occasion ne se reproduira pas, la magie de Noél c'est un portail qui ne s'ouvre qu'une fois dans l'année, pour toi et tes proches, c'est maintenant! "

Il reprit comme anxieux...

 "- L'année prochaine pour toi, il sera trop tard, ton ivrogne de mari cuve encore, prend ses clés de voitures, les filles et suis-moi!"

Fallait-il être complètement désespéré pensera-t'elle bien plus tard, pour obéir sans réfléchir à un dragon sortant de je ne sais où comme par enchantement!?

Elle ne sut jamais pourquoi elle l'écouta, pourquoi en deux temps et trois mouvements, elle se retrouva au volant de la vieille deux chevaux sur la route givrée avec Eva et Brie habillées à la hâte à l'arrière du véhicule qui cahotait maintenant dans les ornières enneigées.

La nuit était alors tombée rapidement, le jour était passé si vite, tout est bizarre, se disait-elle tandis que la peur lui rognait le ventre avec Arthur, son dragon, toujours perché sur son épaule. Il lui avait indiqué de suivre l'étoile la plus lumineuse dans le ciel noir, elle écoutait scrupuleusement toutes ses indications comme hypnotisée!

Au bout d'un long périple à fixer cet astre sans le quitter des yeux...

Une lumière chaude les invita alors sur un chemin en contrebas de la route, Arthur lui indiqua qu'ils étaient arrivés à destination et il disparu!

Elie, complètement épuisée se trouva alors face à une très grande bâtisse fortement éclairée de candélabres, elles gravirent, toutes les trois transies par le froid, le majestueux escalier aux marches glissantes. C'est ainsi qu'il y avait eu la vision de cette  porte en chêne gigantesque sur laquelle étaient gravées deux énormes ailes d'anges dorées à l'or fin, cela l'a rassura, elle sonna, que faire d'autre!? Un majordome énigmatique ouvra la lourde enceinte, passa la tête avec un regard interrogateur, tandis qu'Ellie commençait à s'expliquer de manière embarrassée, une petite voix aigue et fluette se fit entendre à l'arrière du hall d'accueil:

"- Arnold,  diantre, faites donc entrer ma petite fille et mes arrières petites filles, j'ai assez attendu!"

La fin de cette histoire vous sera narrée à l'instant pour vous en éviter des contours fastidieux. Elie avait depuis sa naissance un saphir bleu translucide incrustée au centre de sa poitrine, une pièce unique que nul ne pouvait lui enlever à moins d'attenter à son existence, au fil du temps les gens avaient fini par faire abstraction de cette bizarrerie.

Conte noel

Enfant de père et de mère inconnue notre douce jeune femme avait été élevée à droite et à gauche, selon la bonne envie de "qui le voulait bien". Lorsqu'elle vit son élégante grand-mère au centre de la grande salle face à l'imposante cheminée arborer le même saphir qu'elle même, incrustée dans sa peau, au centre de son décolleté, elle comprit instantanément qu'elle avait retrouvé sa famille ainsi que son aieul... 

Cette veille de Noél de l'année 1948 fut mémorable pour nos protégées,

 l'incroyable sapin étincelant savamment décoré de toutes sortes de guirlandes, de boules et de bougies, portant en offrande à ses pieds des cadeaux aussi inestimables que si peu attendus, que de joie!

Elie découvra que ses chers parents étaient morts dans un accident de voiture,  malgré de nombreuses recherches, personne n'avait jamais retrouvé la petite fille alors âgée de trois ans à l'époque qui se tenait à l'arrière de la Cadillac!

Il y avait bien d'autres questions je vous l'accorde, cependant, Elie ne voulait pas les poser, qu'importait après tout, les réponses, qu'importait l'incongru de ce merveilleux dénouement!

 Elle se sentait enfin en sécurité, chez elle, elle ne pouvait que se contenter d'admirer ses toutes petites les joues rosies par la joie et l'excitation de déguster un véritable repas de fêtes, la satisfaction jubilatoire qu'elles avaient chacune d'entre elle à la perspective de dormir bientôt dans leur nouvelle chambre toute tendue de satin rose avec un véritable cheval à bascule!

L'enfant perdu caché en son coeur regarda sa grand-mère, elle retrouva dans son regard la même nuance de bleu lavande que dans le sien.

 Cette femme digne et belle lui souriait avec sérénité. Il lui sembla le temps d'un instant distinguer Arthur se pavanant sur une des épaules de la vieille dame, non, elle avait dû rêver...

Avait-il vraiment existé en dehors de son imagination?!

 

 

Christina Au'Malley

 


 

L oracle du dragon amoureux

 

L'oracle du dragon Amoureux

Il était une fois dans le royaume d'entre deux mondes, deux belles âmes qui préparaient ensemble leurs nouveaux retours sur la terre...

Ces deux êtres ne s'étaient jamais résolus, même une fois, à concevoir une seule vie en bas, l'un sans l'autre tant ils s'aimaient, tant la présence de l'un était tout aussi vitale pour chacun d'entre eux! Ainsi, ils avaient traversé de nombreuses existences ensemble et joué avec grande joie tellement de rôles différents, tantôt l'un était la femme tantôt il jouait le rôle de l'homme et vice versa. D'une expérience à l'autre, cela pouvait changer! Cependant, ces deux-là étaient décidément comme un de ces fameux couple d'oiseaux inséparables!

Ils n'étaient pas seuls dans la grande salle paisible illuminée de lumière et d'amour pour planifier cette future épopée dans le monde lourd de la matière. Autour d'eux gravitaient leurs anges, guides, êtres de lumière respectifs, tous totalement affairés à faire en sorte que le plan parfait du divin soit à nouveau scrupuleusement respecté.

"- Mes chers amis, vous ne pourrez pas vous retrouvez cette fois-ci!"

C'était un des maîtres les plus sages du paradis qui venait de parler de sa voix sereine et pourtant sans détours ni contestation possible!

Il se grattait maintenant la barbe blanche qui devait mesurer des siècles de sagesse et repris bien plus doucement.

"- Le problème étant que dès que vous être en présence, face à face en bas, toutes les épreuves se dissipent, aucune expérience terrestre ne vous pèse puisque l'un avec l'autre, vous développez un sens aigué de résilience tranquille instantanément. Le but n'est tout de même pas que votre vie reste extatique à l'épreuve de l'incarnation! Mes belles âmes, sachez que la douleur apprend cent fois plus à votre essence divine que la satisfaction unique d'être juste en présence de son âme soeur!"

A ces mots, nos deux amoureux du ciel se serrèrent un peu plus l'un contre l'autre, à l'idée d'être séparés même pour le temps très court d'une toute petite existence, leurs coeurs respectifs se déchirèrent en deux, ce qui, depuis ce lieu de paix et d'amour infini n'aurait jamais dû d'ailleurs être même ressenti! Ils se tenaient tous autour de la grande table ronde de justice autour de laquelle se prenaient toutes les décisions relatives à leur devenir sur la planète bleue, en son centre siégait comme un immense écran sphérique, une sorte de longue-vue qui permettait de choisir ensemble leurs futurs parents, leurs lieux d'existence, les points névralgiques, les directions qu'ils ne pourraient éviter selon leurs futurs apprentissages respectifs.

C'est alors que le dragon amoureux décida enfin d'intervenir, il ne s'était pas manifesté depuis le début de la réunion de programmation. Même si les formes sont très éthérées de l'autre côté du voile, sa large stature imposante donnait à chaque présence l'envie de lui céder un petit peu de place pour le laisser naviguer à sa guise. Il faisait les cent pas maintenant visiblement mécontent que le grand esprit ose même suggérer de séparer ses chers amoureux, il les chérissait et les rassemblait depuis des éons et, lui non plus, ne voulait pas qu'ils soient ainsi divisés!

Saint valentin dragon amoureux

"- Je propose une clause dans le plan de l'existence, un rendez-vous incontournable finit-il par annoncer!"

Un murmure se fit entendre dans l'assistance, les êtres de lumière avaient envie de retourner à des occupations plus sereines, plus légères, du reste, tant d'histoires pour une vie qui passera en quelques minutes de leur propre temps ! A peine partis, qu'ils seront déjà de retour, songèrent ils agaçés, cela en un seul murmure! Ils n'aimaient pas tourner trop longtemps en rond!  Ils commencèrent à perdre patience!

Le dragon amoureux sentant la résistance de l'assistance faiblir enfonça alors le clou, quitte ou double pensa-t'il!

"-Moi, le dragon amoureux, par ma présence divine, je suis, je dépose un rendez-vous incontournable sur la route de nos protégés. Alors qu'ils atteindront respectivement leur soixantième année. Un beau dimanche de Saint Valentin, ils se rendront dans une foire d'objets artisanaux... Vous tous, guides et anges présents en cet endroit sacré prendrez l'engagement de provoquer cette rencontre sur leurs chemins quelque soit les moyens mis en place! Ils tomberont ensemble sous le charme d'une exposition de vente de pièces uniques composée de bijoux  ornés des minéraux de mère terre. La vendeuse possédant de sublimes yeux verts aura pour coiffe un délicieux chapeau de sorcière sur la tête. Ils focaliseront sur l'achat du même article, se disputeront gentiment pour le posséder. Finalement après d'amples pourparlers bons enfants, ils l'acquérerons ensemble. Elle garderait l'oracle aux pierres roses et noires et lui, les boucles d'oreilles pour une de ses filles... Le coup de foudre sera instantané en ce jour de grande fête, ils se reconnaîtront et se retrouveront. Il l'invitera à déguster une liqueur de cerises sous le kiosque aménagé à cet effet, ils ne se quitteront plus jusqu'à la fin de leurs existences..."

Grand silence dans l'assemblée, un papillon doré habillé de lumière rose en profite pour tourner autour de nos chers amants attendant leurs sorts toujours enlacés l'un contre l'autre, histoire de les rassurer un peu! Puis un profond soupir général se fait entendre, les divinités sont fatiguées, elles veulent en finir avec cette planification! Après tout! Pourquoi vouloir séparer l'amour lorsqu'il est véritable et sans condition!? Le plan est finalement signé et l'assemblée dispersée!

Les naissances seront programmées pour le mercredi 14 février 2024, l'une à Sydney, l'autre à Paris!

L'un sera Adam, l'autre Salomé...

Bonne chance à nos chers inséparables...

Nous avons tous et toutes comme cela des rendez-vous incontournables dans nos vies, dommage que nous l'ayons oublié, cela pourrait nous servir de phare, de boussole, lors de nos jours de total découragement.

 

 

Christina Au'Malley

 


 

L oracle de la guerrisseuse

L'oracle de la guérisseuse

Il était une fois l'histoire de trois jeunes personnes, c'est assez rare que je m'aventure sur ce chemin, celui de racontez trois petits bouts de vie qui finiront peut-être par se rejoindre sur le fil du temps, comme vous le savez probablement l'espace-temps n'est pas forcément linèaire, mais cela est une autre débat!

Mina se tenait, ce lundi matin sous le préau de son collège, hier, elle avait célèbrer son douzième anniversaire à la maison. Peu de copines de classes avaient répondu à son invitation, plus exactement aucune, seuls ces deux cousins Arthur et Ernest étaient présents, obligation familiale oblige! La journée s'était étirée en longueur malgrès toute l'ambition que son père avait déployé pour donner à l'évènement de l'ampleur et de la joie. La jeune fille avait fait tout son possible pour offrir le change, cependant, maintenant, isolée sous le préau, elle sentait une grosse boule de tristesse lui accaparer la gorge et l'empêcher d'avaler sa salive ainsi que des larmes commencées à perler au bord de ces paupières. Personne ne semblait l'avoir remarqué, comme à l'ordinaire. Elle en avait pris l'habitude, son drame à elle venait du fait qu'elle était toute en rondeur. Elle se détestait tellement en ce moment, son rêve  était seulement d'être comme les autres, elle qui subissait depuis si longtemps, lui semblait-il, les sarcasmes, les violences verbales, les moqueries, le rejet de la part de ces camarades...

A cet instant Mina se sentait comme invisible, une certaine résigniation avait fait place à l'envie d'être acceptée à tout prix, finalement c'était plus confortable d'être transparente, dans son monde imaginaire, elle avait des tas d'amis, c'est seulement lorsqu'elle sortait de ces jeux virtuels, que la réalité revenait l'a heurter de plein fouet, d'autant plus virulente que pendant un instant, elle avait oublié qu'elle était juste "la grosse Minabus". Elle avait essayé d'être plus drôle que les autres, de faire le pitre pour qu'ils l'aiment enfin, cela n'avait duré qu'un temps, aujourd'hui, elle était fatiguée de faire semblant d'être quelqu'un d'autre. Au fond d'elle même, Mina se sentait plutôt douce et discrète et ne voulait pas spécialement être le centre d'intérêt!

Tout cela était retombé comme un soufflet le jour où Bastien, le beau gosse de la classe lui avait bien fait comprendre qu'elle n'avait vraiment aucune chance d'être son amoureuse, son regard avait été si moqueur lors de sa tentative d'approche qu'elle pouvait toujours ressentir son coeur saigné à chaque fois qu'elle y repensait.

"Vivement ce soir, que je retrouve la sécurité de ma chambre et de mon lit. Demain je trouverais bien le moyen de ne pas venir, une angine, un mal au ventre, n'importe quoi fera bien l'affaire, ainsi, je gagnerai deux merveilleux jours de paix. " songea-t'elle non sans une certaine amertume...

Un peu plus tard, dans le bus qui l'a ramenait chez elle, Mina fit une drôle de rencontre, une jeune femme aux cheveux couleur de feu, vêtue comme au siècle dernier, s'était subitement assise à ces côtés. Elle arborait sur sa jolie tête fine un chapeau volumineux qui ressemblait étrangement à une coiffe de sorcière. Bien que Mina ne voulait en aucun cas passer pour une jeune fille mal élevée, elle n'arrivait pas à détacher son regard des yeux verts émeraudes de l'inconnue, qui, sans se soustraire à sa curiosité l'a regardait maintenant, elle aussi, intensément avec une grande sollicitude. C'est alors qu'il se passa quelque chose de tellement anormal, à l'arrêt suivant, la belle étrangère s'engouffra vers la sortie non sans lui laisser brusquement un étui de soie rouge dans la main droite qui semblait contenir quelque chose de lourd. Mina confuse, complètement ébahi, décida finalement qu'elle regarderait son contenu plus tard dans sa chambre lorsqu'elle serait seule...

L oracle de la guerisseuse 1

A des milliers de kilomètres de là, au fin fond de la campagne Australienne, Victoire vivait à peu près la même expérience en simultané. Ce douloureux matin, elle avait entendu une conversation entre sa mère et son oncle. Il chuchotaient doucement dans la cuisine, la petite fille avait sentî alors que l'entretien l'a concernait elle, à savoir pourquoi?! Elle s'était faufilée discrètement dans l'entre-baillement de la porte pour entendre un drôle d'échange qui lui fit l'effet d'un coup de couteau en pleine poitrine. Sa maman chèrie était tranquillement installée dans la cuisine buvant son thé à petites gorgées, elle lui tournait le dos, assise sur une chaise, les deux coudes posés sur la table, en compagnie de Bowers. Il y avait aussi un petit vent très doux qui faisait valser doucement les rideaux "bonne-femme" des fenêtres restées entrouvertes.

"Ma Victoire n'a pas de copines à l'école, je ne sais plus quoi faire, cela ne vas pas être facile pour elle, je dois bien reconnaître que la nature ne l'a pas vraiment gâté!

et le traître de répondre :

" C'est sûr qu'elle ne tient pas de toi, à se demander si elle est bien ta fille!"

L'enfant alors âgée de huit ans resta pétrifiée dans sa cachette, toujours à l'écoute, espérant une répartie salée de sa maman à l'égard de son oncle, au lieu de cela il y eu un long silence assourdissant pour elle, puis cette terrible et dernière phrase.

"Je pense qu'elle brillera par son intelligence! Mon Dieu, c'est ma toute petite mais je dois bien reconnaître qu'avec ces cheveux trop fins et son menton en bec de lièvre, la pauvre chérie n'a pas été aidé par Dame Nature! Je me demande ce que j'ai fait pour mériter un tel chatiment, je n'ose même pas me promener avec elle en ville!"

Voilà pourquoi maintenant la petite fille se trouvait dehors à cette heure tardive en pleine campagne, voilà pourquoi elle avait couru très vite après avoir claqué la porte d'entrée derrière elle...

Assise sous un arbre, tandis que la nuit tombe doucement en envellopant le paysage de son manteau sombre,Victoire admire tristement la belle lune pleine, ces bras noueux entourant ces genoux, le froid, la faim commencant aussi à se manifester cruellement. Elle ne voulait plus rentrer, plus jamais, sa mère était une étrangère, une personne qu'elle ne connaissait pas, elle se roula en boule sous un arbre, décida d'ignorer sa souffrance puis, finalement, s'endormie de trop d'épuisement...

Après s'être assoupie, le visage baigné de larmes, Victoire fit ensuite un drôle de songe, une merveilleuse créature aux cheveux de feu et à la peau laiteuse était venue la prendre dans ses bras tout en la berçant tendrement. Elle sentait bon le lilas printanier, inutile de s'exprimer, tout se disait entre elles deux de coeur à coeur. L'inconnue lui glissa alors entre les lèvres le contenu d'une petite fiole d'huile d'un délicieux parfum odorant. Lorsque les brumes humides du matin réveillèrent victoire, elle se remémora aussitôt son joli rêve pour ouvrir sa main droite sur un sac de soie d'un rouge vif...

Au même instant à New Dely en Inde, Ichnaya subissait l'enfer. Son drame à elle étant d'être trop grande, elle aurait donné n'importe quoi pour perdre des centrimètres à cet instant précis. Pour ces quatorze ans elle mesurait déjà un mètre quatre-vingt, à son grand désespoir elle continua de grandir sans répit, cinq centimètres de plus à quinze ans, et de nouveau six centimètres l'année suivante, faite le compte, une horreur! Son père qui était un homme  prèvoyant, à force de labeurs, avait déjà placé une certaine quantitée d'argent pour sa dôte, hélas, nul prétendant ne semblait vouloir d'elle à ce jour, après d'inombrables présentations de jeunes hommes de bonnes familles choisis par ces parents. Aucun d'entre-eux ne souhaitait une femme de deux ou même trois têtes de plus que lui. Comment pourrait-il lever le visage vers leur épouse aussi belle soit-elle, à chaque conversation? Il était bien plus dans l'ordre des choses que la dame lève le sien vers le monsieur, du moins c'est ainsi que leur culture l'enseignait! La famille étant très pauvre, la jeune fille avait maintenant parfaitement conscience que le pécule mis de côté pour son mariage potentiel, pourrait vraiment aider ces êtres chers, c'est pourquoi ce soir, prenant la lune comme témoin, sa décision est prise, elle disparaîtrait, son problème n'ayant pas de solution. Ne pas être aimée, ne pas aimer en retour, rien que l'idée lui était insupportable. Demain soir elle se dirigera ainsi tranquillement en marchant vers le Gange sans bagage...

Le soir même Inchaya avait décidé de faire un dernier tour dans le jardin familial, elle voulait sentir et ressentir une ultime fois les odeurs et la douceur de ce bel endroit lorsque son regard fut attiré par un petit sac en satin de couleur rouge qui gisait sur le sol. Curieuse, elle se baissa pour le saisir, l'ouvrit précipitamment pour découvrir à l'intérieur soigneusement enveloppée dans une feuille d'érable, une magnifique pierre d'un vert étincelant de lumière. Cette nuit-là, elle s'endormit le minéral protégée dans le creux de sa main...

L oracle de la guerisseuse

Nous en arrivons au point crucial de mon histoire un peu abracadabrante, je dois bien en convenir. Au lendemain matin de toutes ces tristes situations, il se passa dans le monde un drôle de phénomène qu'aucun scientifique à ce jour ne pû jamais expliqué ! Même pas le plus expèrimenté d'entres eux!

Nous étions le 7 juillet 2014 à 7 heure du matin, alors que beaucoup d'êtres humains dormaient encore du sommeil du juste, la nuit si particulière qui venait de s'achever avait fait son oeuvre, tandis que notre guérisseuse jubilait dans les cieux...

Ida, la maman de Victoire qui avait peu et mal dormi, sa fille n'étant pas rentrée à la maison, jeta un oeil discret dans le miroir de l'entrée et poussa presque  instantanément un cri strident d'horreur que l'on a bien dût entendre probablement jusqu'à Sydney ! Son si jolie visage était devenu absolument hideux! Elle pensa à une halucination, recommança l'expérience pour se découvrire à nouveau devant son portrait, complètement défiguré! Cette expérience difficile se propagea à l'instant sur toute la planète, des milliers de personnes qui ne se fiaient qu'aux apparences subirent à peu près la même épreuve. A l'inverse Mina se contempla, elle aussi pour la première fois de sa vie dans un corps mince et svelte!

C'est ainsi que du jour au lendemain notre prècieux sens des valeurs fût définitivement inversé, l'humanité entière semblant frappée d'une terrible maladie ; la sincèrité! Désormais l'aspect physique correspondrait à la gènèrosité intèrieure, apparemment c'était irrèversible et aucun éminent professeur consulté en urgence, n'apporta un semblant de réponse à ce changement de paradigme! Qu'elle catastrophe nationale! Certains personnages politiques ainsi que leurs ministres ne purent même plus se présenter devant les medias, leur laideur respective se trouvant à faire vraiment peur! Ichnaya ne se jeta pas dans le Gange pour avoir reçu en cadeau de l'Univers une taille à hauteur de prétendant, Victoire se décida à rentrer à la maison la faim au ventre sans bec de lièvre, parée de la sublime beauté de son coeur pur, son enfant intérieur ne pardonna jamais à sa mère...

Vous me direz peut-être,

"Quel joli conte!"

Ce à quoi, je vous répondrais aussitôt,

"Ne sous-estimez pas trop les forces puissantes des fées guérisseuses!"

 

 

Christina Au'Malley

 


 

 

L oracle de l angelus

 

Paris, le 13 aout 2024.

"La Vénusière" (Maison de retraite pour aristocrates)

 

 

Très chère Honorine,

Je suis en émoi de vous glisser ces quelques lignes sous la porte de votre appartement privé. Je me souviens de votre amour des mots, votre passion invétérée pour la littérature anglaise, j'ose espérer que pour cette fois, vous ne me reprendrez pas sur mes fautes de diction. Tout cela est maintenant si lointain! Ma chère amie, je vous avais mis de côté au fin fond de ma mémoire défaillante pour ne plus avoir à souffrir de votre souvenir, satané visage que le vôtre qui n'a eu de cesse de me poursuivre si longtemps!

Depuis mon arrivée récente au château, j'ai écouté mon envie d'isolement, l'appartement privé qui m'a été assigné dépasse mes espérances. Je me contentais de me vautrer ainsi dans mon mobilier, celui qui m'a accompagné toute ma vie, celui que j'ai chiné au hasard de mes voyages, mes meubles me rassurent tellement, mes affaires personnelles ainsi que mes chers livres, je n'avais nulle envie d'être présenté aux autres bienheureux profitants, eux aussi, du luxe de ces lieux.

Notre hôtesse a insisté pour cette présentation solennelle, une perspective bien ennuyeuse que je me devais pourtant d'honorer par pure civilité? Qu'en sais-je! Ainsi, je me suis trouvé face à l'assistance de ces inconnus, certes bien vêtus selon leurs rangs respectifs, pourtant si vieillissants, venant faire écho à la propre tristesse de ma dégradation!

Pardonnez-moi très chère, j'ajoute immédiatement le constat que votre beauté se trouve être toujours présente sur votre visage aristocratique! Subitement, la plaie au fin fond de mon cœur m'a littéralement sauté en pleine face, pourquoi ici et maintenant!? Tandis que l'hôtesse en transe s'évertuait à épiloguer sur mon pédigrée et ma présence dans le bottin mondain tel un cheval de course! Quelle ironie, je m'en foutais!

 Mes yeux venaient déjà de tomber dans votre regard délavé par le temps, cependant, si identique, tellement doux comme au plus profond de la douleur du souvenir sorti à point de ma mémoire! Honorine, comment est-ce possible? Par quelle drôlerie du destin vous puissiez être là au milieu de toutes ces personnes anonymes pour moi?!

L oracle de l angelus

Lorsque mon regard a glissé le long de votre décolleté, j'ai vu immédiatement l'Oracle de l'Angélus, la labradorite en son centre semblait me narguer de son éclat moiré! Elle au moins n'avais jamais quitté votre peau! Je me concentrais sur chaque pampille, je me suis remémoré avec quelle ardeur amoureuse j'avais confectionné de mes mains maladroites ce bijou!

L'étoile qui symbolisait pour moi votre lumière ineffable! Le trousseau de clés pour vous rappeler que moi seul détenait l'accès à votre cœur, le soleil pour votre divine beauté resplendissante à mes yeux. La plume pour vos gestes graciles! Et surtout la fleur de votre vertu que vous m'aviez offerte avec tant de générosité puérile ! Pour finir l'aile du démon du fait que vous m'aviez envoûté les sens ! Honorine, je me souviens d'une nuit entière passée amoureusement penché sur la création de cet oracle, ainsi tu le portais sur toi, maintenant, d'où le courage de ces quelques lignes écrites à la hâte.

Je suis bouleversé, pardonnez-moi, j'ai fait semblant de ne point vous reconnaître? Ma duperie a telle fait mouche? J'ai tellement de choses à vous confier, pourquoi je ne suis jamais venu à notre ultime rendez-vous, pourquoi après l'avoir raté par lâcheté, je ne vous ai jamais retrouvé malgré moult recherches?

Sur ce point, peut-être pourriez-vous m'éclairer?

Cinquante années se sont écoulées, la boîte de pandore est maintenant ouverte déversant sur moi son contenu avec tant de férocité!

Chère amie, laissez-moi quelques jours s'il-vous-plaît, un peu de temps pour digérer que l'amour de ma vie se trouve à l'étage au-dessous! Mon corps est usé certes, mon visage est griffé de rides, ne songez cependant qu'à mon cœur qui lui , vient de rajeunir en un seul petit quart de seconde! Je vous expliquerai tout, l'odieux chantage de mes proches de me couper les vivres si j'insistais pour fréquenter une banale institutrice ! Je rêvais tellement d'être anthropologue, le choix fut atroce, lorsque je me suis ravisé, vous vous étiez déjà envolé littéralement!

J'ai su bien plus tard au hasard d'un sinistre quotidien Français que vous vous étiez unis à un industriel Américain, j'avais bien mérité ma leçon! Honorine, ma gracieuse et élégante belle dame, rejoignez- moi pour un thé dans le grand salon bleu ce vendredi. Je me ferai le plus beau et le plus élégant possible pour vous faire oublier mes épaules tombantes.

Par cette chaleur du mois d'août, les fenêtres seront ouvertes sur le jardin odorant des senteurs des mille fleurs que jusqu'alors, je n'avais ni remarqué ni senti.

Vous porterez l'Oracle de l'Angélus, (notre bon protecteur), autour de votre cou, ainsi mon reste d'existence sera définitivement inondé de félicités...

Votre Léon

 

P/s : Toujours aussi stupide et gauche devant vous!

 

 

Christina Au'Malley

 


 

En espérant que ces belles histoires vous fassent voyager dans un univers fantastique & magique

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